Le pugio est le poignard de combat des légionnaires. Cette arme a à été copiée sur des modèles hispaniques. Il ne faisait pas partie de la panoplie des légionnaires avant les expéditions espagnoles de Scipion,  lors de la seconde guerre punique.

Le pugio est une arme qui n’était pas portée par tous les légionnaires, mais qui constituait un des signes de richesse de ces derniers. Dès les premiers modèles, certains sont richement ornés de damasquinage en argent, voire de coraux comme le modèle présenté ici.

L’intérêt d’une arme secondaire semble évident pour assurer sa survie dans des conditions de combat délicates,  où le soldat aura perdu ou endommagé son arme principale. Mais on peut se demander si son utilité ne va pas au delà. Il peut servir à abattre du bétail, et à en découper la viande. Il peut se révéler plus utile qu’un glaive dans les espaces confinés de certaines habitations de l’époque,  comme lors de l’attaque de certains villages ou de certaines villes. On pourrait alors dire que loin d’être une arme secondaire, c’est plus un outil spécialisé pour certaines tâches où le glaive serait mal adapté.

Une fresque tardo-républicaine  montre un centurion le portant sur le devant du ventre,  dans une position peu usuelle. Passé l’étonnement, la reconstitution va pouvoir nous apporter peut être un élément de réponse. Il m’est parfois arrivé qu’au milieu de la foule une personne essaye de me voler mon pugio. Situé sur le côté,  il peut facilement se faire dérober au milieu d’une foule compacte. Certains légionnaires actuels  n’hésitent d’ailleurs pas à attacher leur pugio avec de fins lacets de cuir pour parer à cet inconvénient. De plus, si l’on est ceinturé, on aura toujours la possibilité de s’en saisir ; alors que placé sur le coté la chose est quasiment impossible.

Ceci démontre que si le légionnaire ne s’en sépare pas dans sa tenue civile,  il est certainement utilisé à d’autres tâches que pour le combat.

Expérimentation sur une tunique de sortie en laine fine.

Le test se révèle plus que concluant.  La position est extrêmement pratique et confortable. Le placer autrement se révèle impossible.

A ne pas essayer toutefois avec un pugio bas de gamme qui glisse trop facilement de son fourreau.