Le signifer Le symbole de la centurie

Le signifer est le porteur du signum qui est un symbole typiquement Romain.

A son origine il s’agissait d’une simple touffe d’herbe attachée autour d’un bâton qui avec le temps va s’orner de motifs solaires et lunaires, puis plus tard de symboles de gloire et de victoire.

La symbolique exacte n’est pas connue de façon certaine, même si certains signes parlent d’eux-mêmes. Emblème sacré d’une unité auquel un culte lui est voué, le légionnaire préfèrera sacrifier sa vie plutôt que de subir l’humiliation ultime de le voir pris par l’ennemi. Il existe plusieurs exemples dans l’histoire Romaine et notamment sous la république ou un officier jette le signum dans les lignes adverses, ou même se lance seul avec ce dernier à la main chez ses adversaires. Son unité qui était en train de reculer ou de refuser d’avancer se jette alors furieusement dans la bataille pour sauver son honneur et emporter la partie qui semblait perdue.

On reconnait immédiatement le signifer à la peau de bête qu’il porte sur son casque. Sa signification est inconnue mais il n’est pas interdit de penser que les grands chasseurs, et les héros dans l’antiquité se couvraient souvent la tête de cette façon. Le plus connu étant Hercules pratiquement toujours représenté avec une peau de lion sur la tête.


On sait de plus que les Romains attribuaient des vertus magiques et de protection à certaines peaux, quoi de plus normal alors que le héros qui porte l’honneur et le symbole de son unité soit ainsi protégé. Mais ne nous y trompons pas, c’est le signum qui est sacré et important aux yeux des hommes, non celui qui le porte.

Le signifer à qui est confié l’honneur de porter le symbole sacré de son unité se doit d’être quand même un homme hors du commun. Officier subalterne il doit faire preuve d’un courage et d’une loyauté sans failles.

Il est en effet très exposé lors des combats car il est la cible privilégiée des adversaires. Des statistiques effectuées par des archéologues il y a quelques années ont démontrés qu’il y avait autant de signifers que de centurions tués dans les combats. Il y a débat d’experts aujourd’hui sur sa place pendant la bataille. Pour ma part je pencherais pour l’option le situant au centre et à l’avant de l’unité en troisième ligne. Il est en effet mention d’ante signani dans les textes, prouvant qu’il y avait quelques hommes devant lui, ce qui parait parfaitement sensé.

Il n’est pas illogique de penser que le centurion étant à droite et l’optio à l’arrière de son unité, avec son positionnement il peut voir et analyser parfaitement l’action. Bien plus qu’un simple exécutant il est un officier responsable et vas avec son signum pouvoir faire des signes visuels pour permettre d’orienter la pression sur tel point précis de la ligne de contact. Son rôle tactique est dans ce sens très important et il reste énormément de travail et d’hypothèses à tester sur son rôle au combat. Le centurion de son poste va donner un ordre d’orientation à toute l’unité, le signifer de par son placement va pouvoir veiller à ce que cet ordre puisse être exécuté, pendant que l’optio à l’arrière pourra assurer la cohérence et le maintien du reste de l’unité.

Le signifer a également un rôle stratégique sur les champs de bataille, dans le sens où il permet à la chaine de commandement de pouvoir distinguer son unité des autres sur le grand échiquier du combat.

En dehors des combats, c’est lui que les hommes vont suivre pendant la marche ou il peut les orienter visuellement avec son signum. Ne dis t’on pas également « ad signa » pour regrouper les hommes avant la marche ?

Sous la république, on sait par les textes qu’ils sont nommés par les centurions et qu’il y en a deux par centurie. Un actif et un remplaçant au cas où le premier tombe au combat. On ne connaît pas grand-chose de plus sur leurs autres fonctions à cette époque. On sait par contre qu’avec l’armée de métier ils sont devenus les banquiers de l’unité. Ce sont eux qui géraient entre autre chose la caisse commune de retraite des soldats et l’argent pour les funérailles de ceux qui sont tombés. Ils géraient également les dépenses d’approvisionnement et d’intendance de leur centurie.


Un poste de confiance et à haute responsabilités qui nécessitait a la fois des capacités physiques, morales, intellectuelles et un courage hors du commun.



Signum de  Princeps  reconstruit  d’après une  pièce de  monnaie J-L Féraud Mai 2011 AERA republique romaine Page Principale Aquilifer vexilifer ou Vexillarius #top Reconstitutions legion romaine republique